Le mailhol est une jeune vigne.
Le compoix ayant disparu, nous ne pouvons pas avoir d’autres indications sur cette métairie.
En lisant cet acte, nous apprenons qu’il y a eu un « acte de bail primordial fait
en l’année mil trois cent cinquante neuf par Raymond de Villeneuve chevalier seigneur dud. Palajan à Raimond Pastoris dit pabiat et ses frères.
Raimond Pastoris aurait donc habité avec ses frères, la métairie dite « Bourdelières » en 1359. C’était un tenancier, « tenir la terre du seigneur » Il pouvait la vendre ou la louer avec l’assentiment du seigneur, l’exploiter, moyennant le paiement de droits fonciers et de service au maître.
Les archives départementales de l’Aude possèdent plusieurs parchemins concernant la famille des seigneurs de Villeneuve de Palaja (Histoire de Palaja 2005). Mais le document de l’an 1359 concernant ce bail n’y figure pas.
Si l’on remonte dans le passé de ce village, nous apprenons que les Seigneurs de Villeneuve de Trèbes se sont installés à Palaja au début du XIIIe siècle et cette famille s’est éteinte à la fin du XIVe siècle.
Grâce aux actes notariés, notamment le testament du seigneur Raimond de Villeneuve de 1361, nous apprenons que celui-ci lègue à sa femme Fleur « soixante bêtes à laine bonnes et suffisantes, six chèvres bonnes et suffisantes, la moitié du blé qui pourra se trouver à Palaja ». Ce seigneur avait probablement des tenanciers qui exploitaient ses terres, mais le testament ne le précise pas.
Grâce aux parchemins, nous savons qu’en 1296, le 26 janvier, Guillaume de Villeneuve, chevalier, institue un chapelain en l’église de saincte Marie de sancto fulcone proche le château de Palaja pour y célébrer les offices pour son âme, auquel il assigne annuellement huit sestiers de froment, huict sestiers de mixture et quatre livres tournoise avec la confirmation d’Auger, abbé du monastère de la Grasse.
En 1361, Raymond de Villeneuve dresse son testament par lequel, entre autres legs, il fonde une deuxième chapellenie dans l’église de Saint-Foulc.(ecclesia de sancto Fulco) -dit le pigeonnier de Saint Foulc.
Cette église fondée au XIe siècle par l’évêque Foulque, recevra de nombreuses donations des seigneurs de Villeneuve notamment.
Dès le XIIe siècle, le prieuré de St Foulc deviendra une possession du monastère de La Grasse et le centre d’une exploitation rurale. Les testaments des Villeneuve révèlent que cette famille souhaitait se faire enterrer dans le cimetière proche de l’église.
La lecture de l’acte de 1685 nous donne ensuite les noms des seigneurs qui ont possédé cette métairie (à présent Cassagnac) au cours du XIV et XVe siècle :
An 1384 : Noble Jean d’Hariet (Dariette, Dariet). (Histoire de Palaja 2005) An - Noble Geraud de Saint Julien id.
An 1422 et 1451 : Seigneur de palajan et les chapelains de Saint Foulc.
Au XVe siècle, plusieurs seigneurs se partagent les terres de Palaja et payent une redevance annuelle au roi. Nous avons les seigneurs noble Antoine D’Ariette (an 1427) et Maurice de Roger (an 1433), maison de Roger de Cahuzac de Caux, une des plus anciennes familles de la noblesse du Languedoc.
Lisons la suite :
Les Castres, frère et sœur plutôt que de s’engager dans un « long et fascheux procès et à des frais immenses », promettent de payer la censive au seigneur de Pruel. Ils s’engagent à payer annuellement par indivis aud. Noble Guillaume de Pruel «la censive annuelle d’un sestier bled beau et marchand mesure de Carcassonne… a chascune feste notre dame du mois d’aoust portée et rendue dans le Chasteau dud. Lieu de palajan et dont le premier payement escherra a la feste notre dame du mois d’aoust prochain et ainsi consecutivement d’an en an. Et celle de douze deniers aussi en faveur dud. Seigneur comme ayant les droits desd. Chapellains et qui sera paiable a chasque feste de Noel, dont aussi le premier payement escherra a la feste de Noel prochain et ainsi d’an en an et qui serra aussi portable aud. Chasteau de Palajan. »
Etaient présents, Jean et Marie de Castres, Guillaume de Pruel, seigneur de Palaja, Me antoine Belichon docteur et advocat, Alexandre Calvet habitant de lad. cité et le notaire Me Laroze.
Le cens est une redevance qui représente le loyer des terres ou rente seigneuriale. Le domaine de la seigneurie se compose d’une multitude de lopins de terre que le seigneur loue à des hommes pour qu’ils les cultivent, ceci en échange d’une redevance, le cens d’ou le nom de censive que l’on donne à ces terres. Le tenancier la possède comme sa propre terre, elle revient à son successeur, il peut la louer ou la vendre. La seule obligation qui lui incombe est qu’à chaque mutation, il doit payer au seigneur des droits appelés droits de lods. Ces droits sont généralement proportionnels au prix de la terre vendue. Ce droit variait suivant les coutumes des provinces.
Les Archives Départementales de l’Aude possèdent un acte notarié du 4 mars 1662 (La Rose, notaire) qui est cité dans cet acte précédent, mais il n’est pas communicable actuellement car en mauvais état.
On retrouve de larges extraits de ce document dans le Cartulaire d’A. Mahul , tome V. Il s’agit d’une transaction entre Olivier de Pruel, seigneur de Palaja et patron des deux chapellenies de l’église Notre-Dame de Saint Foulc et les deux titulaires de ces chapellenies. On lit que l’église est démolie et profanée et que le chapelain est obligé de la rebâtir. Malheureusement, les informations concernant Cassagnac n’ont pas été rapportées par A. Mahul.
Mais en 1719, c’est le chapelain de saint Foulc qui est en procès avec François Carcy demeurant à la métairie de Bourdelières.