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HISTOIRE DE PALAJA

Cette page qui retrace l'histoire de Palaja a été rédigée par Paul Ramoneda à partir d'informations recueillies par Aude Viguier et Christian Besse, deux Palajanais passionnés par l'histoire. (N.B. : cliquer sur les photos pour les agrandir)

Tous les travaux de recherche effectués par Mme Viguier sont consultables sur internet à partir du lien suivant :Mme Aude Viguier , ou en version papier à la médiathèque de Palaja.


L'origine de Palaja remonte à l'époque romaine comme en témoignent les vestiges de plusieurs villas gallo-romaines qui ont été mis à jour sur le territoire de notre commune. La première mention de Palaja remonte à 882, dans une charte de l'Abbaye de Lagrasse, qui fait état de VILLA PALALLALERO. Plus tard, au cours des siècles suivants, on trouve successivement les noms de PALAÏANO, PALAJANO, PALAJEAN, ESPALAJAN, etc... pour arriver à PALAJA en 1781.

Le nom de notre commune est cité plusieurs fois lors de la croisade des albigeois puisque des seigneurs ou habitants palajanais s'opposent avec plus ou moins de véhémence aux troupes de Simon de Montfort et à l'inquisition. D'ailleurs, après la rébellion de Raymond Trencavel en 1240, pour reconquérir le vicomté de Carcassonne, les seigneurs de Palaja, Trèbes, Ferrals, Villefloure, Pomas, et bien d'autres, paieront cher leur soutien au vicomte : confiscation des biens, extorsion de sommes d'argent, agressions et injustices diverses. Les biens de Guillaume Pierre de Palajean seront rendus à ses héritiers par Louis IX (Saint Louis) vers 1267.

Au XIV° siècle, la juridiction de Palaja continua à être divisée entre plusieurs seigneurs. Cette période est marquée par plusieurs faits (guerre de cent ans, insécurité, peste noire, chevauchée du Prince Noir, brigandage des « routiers ») qui sont certainement la cause d'une baisse de la population de Palaja : de 29 « feux » vers 1366 à 11 « feux » vers 1377. Un « feu » correspond à une famille de 4 à 5 personnes.  

Le XVI° siècle qui sera également une époque troublée (guerres de religions, nouvelle épidémie de peste, opposition et rébellion envers le roi, etc.), verra le démantèlement définitif du château de Palaja (1575). Nous avons très peu de documents sur la période qui suit la destruction du château dont une partie a peut-être été préservée.

Aujourd'hui, il n'en subsiste qu'un vestige du mur d'enceinte que l'on peut apercevoir au N°5, Planal de la Comuna (voir photo ci-contre).

   
   

D'autres seigneurs possèderont ensuite la terre de Palaja notamment la famille de Pruel et d'Esperonnat. A l'image du département de l'Aude, Palaja n'a pas connu, au moment de la Révolution Française, d'épisodes marquants. Nous avons pu lire le contenu du cahier de doléances daté de mars 1789 : des doléances plutôt générales, relatives aux relations entre l'Eglise et l'Etat, à la répartition des impôts, aux règlements de justice, au droit de circulation des personnes, aux libertés individuelles, etc... c'est-à-dire non spécifiques à Palaja, mais plutôt inspirées d'un modèle national ou provincial. Le seigneur de Palaja s'appelait à cette époque Pierre d'Esperonnat (plusieurs membres de cette famille ont été depuis lors, maires de la commune). 

Ci-contre : le compoix du village de Palaja, dessiné en 1788. (Un compoix est une sorte de cadastre rudimentaire, avec description, arpentage et estimation de toutes les parcelles, dans les régions françaises de langue occitane.)

 

Après la révolution, Palaja reste le petit village rural qui suit l'évolution de l'ensemble des villages voisins, c'est-à-dire qui, après une période de polyculture à base de céréales, de vigne et d'élevage ovin, (on comptait 12 troupeaux de moutons sur le village au début du XX°siècle), se transformera en une région de monoculture de la vigne avec toutes les conséquences que cette mutation va impliquer : la crise viticole et la révolte des gueux de 1907 (le Conseil Municipal votera une somme de 250 F pour aider financièrement les viticulteurs de Palaja qui se rendent en délégation, au meeting de Montpellier le 9 juin 1907) et toutes les crises successives qui vont affecter gravement l'économie du Midi viticole.

Voici un extrait du registre de délibération du Conseil municipal du 29 mai 1907 : "Le comité viticole de Palaja, à la demande de la population a décidé d'envoyer une délégation imposante au meeting qui aura lieu le 9 juin prochain à Montpellier. Parmi les personnes désireuses d'assister à cette manifestation, une quarantaine sont dénuées de ressources et ne peuvent payer le voyage. Une somme de 250 F serait suffisante pour payer leur transport. Le conseil, considérant qu'il est urgent de faire connaître à la France entière l'état précaire du midi viticole, que le moyen tout à fait pacifique parait être le plus propice, décide de voter la somme de 250 F demandée".  

   
 

En 1914, lors de la « Grande Guerre » Palaja paiera un lourd tribut à la nation puisque 11 soldats Palajanais seront tués sur le front. D’autres auront un meilleur sort mais auront connu les horreurs de la guerre et des tranchées. Au cours de la 2ème guerre mondiale, Palaja ne connaîtra pas d’épisodes marquants mais souffrira des contraintes de l’occupation, des privations et du rationnement.

Dans les années 60, comme dans les autres communes, les jeunes Palajanais sont maintenus sous les drapeaux ou rappelés pour partir en Algérie. Heureusement, tous, sans exception, reviendront au village. Le terrain de «Villemaury» (qui couvre aujourd’hui 1000 hectares), était un champ de tir à cette époque; il a été considérablement agrandi pour servir de base d’entraînement aux troupes avant leur départ pour la  guerre d’Algérie. La configuration des collines était voisine de celle des «djebels» d’Algérie. Actuellement ce terrain est utilisé par d’autres unités que le 3° RPIMa pour leurs entraînements. 

A partir des années 70, Palaja va connaître une autre mutation : c’est le début de l’urbanisation et l’arrachage massif des vignes. La population de Palaja passe de moins de 300 en 1968 à plus de 2300 aujourd’hui, soit une augmentation de 2000 habitants en une quarantaine d’années. 

       

En juin 1992, un orage exceptionnel déversera un véritable déluge sur notre commune qui subira de graves dégâts (maisons inondées, routes submergées, voitures emportées etc…) et même la mort par noyade d’un Palajanais, surpris par la brusque montée des eaux. Cet épisode reste pour notre village, un fait marquant de cette fin de XX° siècle.

 

En novembre 1999, une nouvelle crue a dévasté une fois de plus notre commune et le département de l’Aude. Le pont des écoles a été reconstruit avec un débit beaucoup plus important pour éviter d’impacter le groupe scolaire.

 

Nouvelle crue dévastatrice dans la nuit du 15 octobre 2018 qui a produit de très gros dégâts sur la voirie et les ouvrages d’art. Le nouveau pont a joué son rôle et les classes n’ont pas été inondées.

                                       


      
 

 

Les Maires de PALAJA depuis 2 siècles 

  • De 1800 à 1809 : Bernard BERNARD  (pendant 9 ans)
  • De 1809 à 1841 : Pierre D'ESPERONNAT  (pendant 32 ans)
  • De 1841 à 1848 : Jean CANTIER  (pendant 7 ans)
  • De 1848 à 1879 : Pierre RODIERE  (pendant 31 ans)
  • De 1879 à 1886 : Claude D'ESPERONNAT  (pendant 7 ans)
  • De 1886 à 1892 : Jean Baptiste ESTIEU  (pendant 6 ans)
  • De 1892 à 1904 : Adrien BESSE  (pendant 12 ans)
   
  • De 1904 à 1919 : Jules SENTENAC  (pendant 15 ans)
  • De 1919 à 1937 : Achille JULIEN  (pendant 18 ans)
  • De 1937 à 1944 : Jean D'ESPERONNAT  (pendant 7 ans)
  • De 1944 à 1964 : Adrien BESSE  (pendant 20 ans)
  • De 1964 à 1995 : Clément MILLAGOU  (pendant 31 ans)
  • De 1995 à 2014 : Alain CASELLAS (pendant 19 ans)
  • De 2014 à 2020 : Paul RAMONEDA (pendant 6 ans)
  • A partir de 2020 : Thierry LECINA
Lo Moral - 11570 - PALAJA - Téléphone : 04 68 79 62 15 - Fax : 04 68 79 79 80 - mairie@mairie-palaja.fr